Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

devoir. Le conseil de Madras, bafoué par La Bourdonnais, s’était retiré à Saint-Thomé. À Pondichéry, l’opinion se prononçait « contre cet homme qui se mettait au-dessus des lois ». Une pétition enthousiaste, signée par les Pères des ordres religieux, les officiers, les employés, les bourgeois habitant la ville, demandait à Dupleix d’interposer son autorité pour arrêter les injustes entreprise de La Bourdonnais au sujet du traité conclu avec la nation anglaise.

Le gouverneur de l’Inde envoya donc à Madras une commission « armée de pouvoirs étendus pour l’exécution des ordres donnés par Dupleix, comme représentant de son souverain ». Le 2 octobre, le major général de Bury, le procureur général Bruyère, l’ingénieur Paradis, d’Espremenil, Barthélémy et Dulaurens entrèrent dans la ville et se rendirent au quartier général de La Bourdonnais. Celui-ci était à sa fenêtre, fort intrigué de voir à la tête de ce cortège un inconnu en habit bleu, à parements rouges, aux brandebourgs d’or. Il crut que c’était un envoyé de France, et reçut assez poliment les ambassadeurs de Dupleix, en demandant d’un air consterné ce qu’il y avait de nouveau. Bury lui présenta une lettre du conseil supérieur, qui établissait ses pouvoirs. Après l’avoir lue, La Bourdonnais demeura blême et sans parole. Bury lui dit alors qu’il avait ordre de faire ouvrir les portes et de communiquer à l’assemblée les déclarations dont il était porteur.

Des officiers de tous grades affluèrent bientôt dans la salle. L’amiral restait interdit et souffrait visiblement. Le greffier commença la lecture de la première décla-