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vôtres ; mais cet ordre ne change rien à celui prescrit de tout temps, qui veut que tous les commandants des vaisseaux de la Compagnie soient sous l’autorité du commandant de l’Inde et du conseil supérieur. Nous vous avons laissé libre touchant votre escadre.

« La rançon que vous avez l’intention d’exiger pour la ville de Madras n’est qu’un avantage momentané et des plus incertains. Tous les otages que vous aurez n’engageront pas la Compagnie anglaise à accepter les billets que vous donnera le gouverneur, qui, prisonnier actuellement, dira, lorsqu’il sera libre, qu’il a fait tout ce que vous aurez voulu pour le tirer des fers. La Compagnie en dira autant. Je ne le crois pas d’ailleurs autorisé pour engager la Compagnie ni l’État d’Angleterre.

« Ces réflexions doivent vous faire sentir le peu de compte que l’on doit faire sur une rançon aussi incertaine, et que c’est l’unique moyen dont vous ne devez pas vous servir.

« Je sens l’inutilité des représentations que j’ai eu l’honneur de vous faire ; mon devoir m’y oblige, et ce n’est que dans cette vue que je vous les présente. Cependant, mon expérience de l’Inde, le temps que j’ai eu l’honneur d’y conduire les principes des affaires, la confiance du roi, du ministre, de la Compagnie, devraient vous engager à avoir plus d’égards que vous ne le marquez. Aussi, Monsieur, seront-ce les dernières observations que j’aurai l’honneur de vous présenter. Je ne le ferai plus qu’avec le conseil, après que vous aurez décidé de la façon dont vous voulez traiter avec lui. »