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Celui-ci transmit alors ses conditions, rédigées sous la forme d’un traité, qu’habilement il déclarait conditionnel. Le premier article établissait que « les deux Compagnies renonceraient à jamais à toutes dignités indigènes et ne se mêleraient jamais dans les différends qui pourraient survenir entre les princes du pays. Toutes les places, excepté celles nommées dans le traité définitif, seraient rendues aux princes indigènes. » Cette clause était toute à l’avantage des Anglais ; elle ruinait l’œuvre de Dupleix. N’avait-il pas fait des titres indiens et des prérogatives qui y étaient attachées la base même de sa puissance ? En les répudiant, nous perdions tout droit sur le Carnate. Les Anglais, eux, ne cédaient rien, puisqu’ils n’avaient aucune dignité indigène ; ils gagnaient au contraire le gouvernement du Carnate pour leur protégé, Méhémet-Ali.

Le deuxième article portait que les Anglais posséderaient le fort Saint-David, le fort Saint-Georges et Devicotta ; le troisième, que les Français garderaient Pondichéry et un établissement limité entre Nizampatnam et la rivière Gondecama, pour compenser l’infériorité de Karikal à l’égard de Devicotta, ou que les districts de Pondichéry seraient rendus égaux à ceux du fort Saint-Georges et du fort Saint-David, et en ce cas les Français abandonneraient le pays aux environs de Nizampatnam.

« C’étaient là, dit Malleson, des conditions non-seulement désavantageuses aux intérêts français, mais encore dégradantes pour l’honneur de la France. La troisième clause, qui prétendait donner à chaque