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d’avoir immédiatement à évacuer toutes les positions offensives que l’armée occupait devant Trichinapaly et de se réfugier dans l’île de Sheringam. Quelques jours plus tard Godeheu apprit que « Saunders ne sortait plus de son cabinet. Il se persuada que l’Anglais cherchait à l’amuser par l’espérance d’une trêve. » Son imagination se monta. Il vit Maissin bloqué, obligé de capituler comme Law, et ne s’aperçut pas que c’était là un danger chimérique, puisqu’il avait à Pondichéry des forces considérables, et que si quelqu’un avait à redouter d’être enveloppé, c’était Lawrence. Aussitôt il envoya à Maissin l’ordre de se replier sur Pondichéry en toute hâte. Maissin obéit froidement, comme un militaire à une consigne. Le siège de Trichinapaly était levé ! Saunders, enchanté, souscrivit avec empressement à la trêve proposée. On décida que celle-ci aurait une durée de deux mois.

Godeheu se montrait fier de ce qu’il appelait un premier succès dans l’œuvre de pacification. Il voulait remporter d’autres victoires du même genre, et pour y arriver, il s’appliquait, comme il le dit, à se nourrir de ses instructions ; il ne pouvait pas y trouver des incitations à l’héroïsme. Il était prêt à céder nos établissements du Nord, Mazulipatam et Divy. Il paraissait disposé même à rappeler Bussy et à abandonner le Dékan et Salabet-Singue.

Saunders proposait la réunion d’une conférence à Sadras. Godeheu estimait que ce serait là une cause de nombreux retards et la source de discussions inutiles. Il valait bien mieux, selon lui, supprimer les intermédiaires ; il demandait donc à Saunders de traiter