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Anglais marcher en désordre, lança sur eux ses escadrons, dont les charges impétueuses mirent la confusion dans l’escorte. L’arrivée de Mainville et de ses troupes décida la perte des Anglais, qui se rendirent au nombre de cent trente-huit. Ceux-ci regrettèrent alors de ne pas s’être prêtés à la conciliation, lors des conférences de Sadras. « Dieu les a punis, et j’espère, écrit Dupleix à Bussy, qu’il les obligera d’accepter partie des propositions que nous faisions alors. Rien de plus complet que notre victoire ; on peut la regarder comme unique, puisqu’il n’est pas réchappé un soldat ni une voiture. »

C’est le moment où l’activité de Dupleix atteint sa plus haute expression ; au milieu des péripéties de la guerre, il revient sur un projet d’alliance avec le Portugal, il étudie à nouveau les moyens d’annexer aux possessions de la Compagnie Macao, au sujet de laquelle il écrivait deux ans auparavant à M. de Montaran :

« … Je fais part à la Compagnie d’un projet d’alliance perpétuelle avec le Portugal. On en fera ce qu’on voudra ; mais je suis persuadé que cette alliance ne peut que bien faire et prouvera par la suite des avantages assez considérables pour attirer l’attention du ministère. Je ne lui parle pas d’un autre projet que je réserve pour vous seul. Il s’agit de Macao. Cette ville, dont vous devez être parfaitement informé de la situation, court le risque de tomber au pouvoir des Chinois par l’abandon où elle se trouve et de la part de Goa et de l’Europe.

« La ville est si triste qu’elle députa il y a deux ans