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voyant clairement l’affaire, s’associa à la spéculation, qui devint la source d’immenses bénéfices.

Des réformes faites dans le personnel par le conseil des directeurs, agioteurs bornés et ignorants, écartèrent pendant quatre années Dupleix de l’administration. Il profita de ce loisir forcé pour étudier la constitution politique de l’empire mogol. Dupleix, dans sa solitude, songeait déjà à la conquête de l’Inde et attendait avec confiance le poste où il pourrait montrer ses aptitudes ; le 30 septembre 1730, on lui confia le gouvernement de Chandernagor.

Cette ville était dans un état de désolation et de ruine. « Ce que l’on attend de moi, écrit Dupleix, c’est le rétablissement d’une colonie manquant de tout et d’où l’indolence, le relâchement de la discipline, la pauvreté, ont à jamais banni le commerce. » C’était une lourde charge pour le zèle du jeune gouverneur. Pour relever la colonie, le plus sûr moyen, c’était de vulgariser cette idée si simple du commerce particulier qui avait si bien réussi à Pondichéry. Dupleix voulait faire de Chandernagor le centre d’une double circulation commerciale, d’où partiraient les marchandises destinées aux marchés de l’Indoustan, du Japon, de la Chine, de la Perse, de l’Arabie, où arriveraient en échange l’or et l’argent des Asiatiques.

Dupleix ouvrit tout d’abord des communications avec l’intérieur, attira les marchands indigènes, et pour donner l’exemple, achetant des navires, commença le premier le trafic avec les places du pays. Comme l’entreprise tournait bien, il eut nombre d’imitateurs. Mais pour Dupleix, ce n’était point assez ; il voulait que le