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camps, et l’on peut toujours se poster de façon que l’on ne peut être attaqué ni de droite ni de gauche, et que l’on a le front seul à défendre. Gardez-vous soigneusement… Ne tombez pas dans les fautes de Law, faisant détruire son armée par de petits détachements. Restez concentrés et agissez par masse… Suivez autant que possible la méthode des Anglais, qui est de ne faire agir au début de l’action que les cipayes et de se tenir toujours en réserve avec les blancs, pour les soutenir sans trop les exposer au feu. Ainsi ils conservent les blancs, et c’est à quoi vous devez vous attacher.

« Je ne puis consentir que vous vous hasardiez en rien avec une troupe si gauche ; malgré la bonne volonté des officiers et des volontaires, il y a bien du risque avec de tels gens. Persuadez-vous que vous n’êtes que d’observation et pour la conservation des deux places de Valdaour et de Gingy. »

Cependant Kinneer, déjà depuis quelques jours au pied des murs de cette dernière forteresse, avait reconnu l’impossibilité d’un coup de main pour s’en rendre maître[1]. « Il hésitait sur la conduite à tenir, quand il fut informé que les Français avaient pris possession de Vicravandi, en arrière de lui, et lui coupaient les communications avec Tiravadi. Kinneer, agissant en vrai soldat, se retourna aussitôt pour attaquer l’ennemi, et enhardi par les succès répétés des Anglais, ne prit pas le temps de faire une reconnaissance, mais marcha droit à la position française. Celle-ci était singulièrement forte. Pour attirer les Anglais devant le point le mieux

  1. Mallesson, les Français dans l’Inde.