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35 officiers, 785 soldats, 2,000 cipayes mirent bas les armes devant le commandant anglais, qui agissait au nom de l’héritier d’Anaverdikan. Quarante et un canons furent livrés. Au même moment, un esclave de Méhémet-Ali apportait la tête de Chanda-Saïb à son maître. Law avait voulu le sauver en le mettant sous la protection de Manokdgi, le général de l’armée du rajah de Tanjore. Celui-ci accepta avec empressement la mission d’assurer le salut du nabab vaincu, et reçut une forte somme d’avance. Chanda-Saïb, confiant dans les serments du rajah, se livra sans inquiétude aux gardes de Manokdgi, et monta dans le palanquin qui, dans l’obscurité de la nuit, devait le transporter aux camps de son libérateur. Il en descendit pour être jeté en prison.

Une querelle avait éclaté entre les Mahrattes, Méhémet-Ali et les Maïssouriens au sujet de la possession de Chanda-Saïb. Manokdgi, dont l’intention tout d’abord avait été peut-être de sauver le prisonnier[1], « terrifié à la pensée de collisions qui allaient avoir lieu s’il donnait la préférence à l’un des compétiteurs, ne trouva pas de meilleur moyen de mettre fin à la querelle que d’ôter la vie au nabab. Cependant, comme le major Lawrence avait exprime le désir qu’il fût remis aux Anglais, il crut nécessaire de s’assurer s’il comptait sérieusement sur cette déférence. En conséquence, le matin de la capitulation, il se rendit auprès du major, avec lequel il eut une conférence, qui le convainquit que les Anglais étaient résolus à ne pas se mêler de cette

  1. Orme.