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Sheringam, j’espère que vous rappellerez tout le monde que vous avez de dispersé. Peut-être que quand tout vous aura joint, ainsi que ce qui est parti de Gingi, vous penserez autrement. La vue de ce renfort remettra le courage à ceux que des coquins intimident. » Au fond, Dupleix ne s’imaginait pas que son général eût l’intention arrêtée d’évacuer ses positions, pour s’établir dans l’île. Il crut à une défaillance d’un instant, qui se dissiperait d’elle-même. Pourtant il voulut prendre des précautions et parer à tout. Il signifia donc à Law qu’aucun général n’avait le droit de prendre un parti aussi extrême sans le consentement de ses officiers, sans une délibération solennelle où chacun était tenu d’émettre son avis. Il savait bien que c’était là le moyen de couper court aux défaillances. Dans l’armée, il s’élèverait un cri de réprobation à l’annonce de la retraite ; on contraindrait Law à marcher. Quant au projet sur le Maïssour, il le repoussa dédaigneusement. Rien n’était en effet plus étrange que cette conception de Law, qui, pour arrêter une expédition venant de l’est, concentrait tous ses efforts à l’opposé et prenait l’ouest pour objectif.

« Je ne comprends rien, disait Dupleix, à ce projet d’envoyer de la cavalerie dans le Maïssour, ce qui, dites-vous, empêchera le convoi de Divicotta. Je croirais au contraire que ce serait le moyen de lui faciliter le passage. Il vaudrait beaucoup mieux, qu’elle se portât dans le Tanjore avec tout le monde que je vous ai dit d’y envoyer, et rappeler tous les gens inutiles que vous avez dehors et surtout à l’ouest. Laissez l’avenir venir et Balladgi-Rao. Ne songez qu’au présent ;