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C’est alors que commença cette défense, qui illustra Clive et que Macaulay a si éloquemment racontée. Comme Law. Rajah-Sahib fit juste le contraire de ce qu’il aurait dû. Au lieu d’établir un blocus sévère autour du fort, il essaya de le prendre de vive force. Dupleix apprit en même temps la défaite du nabab, la dispersion de l’armée, la poursuite de Clive. Aussitôt il envoya au contingent français un renfort de deux cents hommes. Réunies, ces troupes firent aussitôt face à l’ennemi. Quoique supérieures en nombre à l’Anglais, elles ne purent tenir contre les habiles dispositions de Clive. Après une lutte sanglante, elles battirent en retraite sur Gingi. Dès lors le héros d’Arcate était libre d’agir pour délivrer Trichinapaly. Il se rendit au fort Saint-David afin d’y préparer la nouvelle campagne.

Dupleix n’était pas d’humeur à le laisser organiser en paix une telle expédition. Puisque c’était par une diversion que Clive avait réussi à relever les affaires de l’Angleterre, il n’y avait qu’à l’imiter. En dessinant une marche sur Madras, on forçait le général ennemi à changer l’économie de ses plans. On gagnait du temps, et le temps était devenu la grosse question ; les vivres commençaient à manquer à Trichinapaly ; la démoralisation de la garnison était à son comble. La mésintelligence régnait entre Méhémet-Ali, Cope et Gingen. Le roi de Maïssour faisait demander à Dupleix quelles conditions il obtiendrait, s’il abandonnait le parti de l’héritier d’Anaverdikan. C’étaient là des symptômes précurseurs d’une capitulation ; mais il fallait empêcher Clive d’introduire dans la ville des secours. Dupleix ne désirait pas arriver à ce résultat par une bataille ; il ne