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Trichinapaly et qui en formait comme un ouvrage avancé. Il fallait les gagner de vitesse, s’établir dans la forteresse et marcher sur eux, les rejeter sous Trichinapaly et y entrer avec les fuyards, comme on avait fait à Gingy. Le plan était très-réalisable. D’Autheuil ne fit aucune objection et partit avec l’air d’un homme convaincu.

Le début de la campagne montra combien Dupleix avait jugé sainement la tactique de ses adversaires. Gingen, informé de notre approche, assura ses communications avec Saint-David par l’occupation de la pagode de Veradechelum, et aussitôt s’avança à marche forcée vers Volcondapuram, dont il comprenait toute l’importance, malgré son ignorance en matière de stratégie. Il arriva avant nos troupes et s’établit devant la ville, dans une position dont la force en imposa à d’Autheuil quand il parut. L’espoir de Gingen, c’était d’intimider le musulman qui gouvernait la forteresse au nom de Chanda-Saïb. Il perdit quinze jours dans de vaines négociations avec le rusé Hindou, et cela devant d’Autheuil, qui restait immobile.

Dupleix, dans des lettres pressantes quotidiennes, remontrait à son général la nécessité d’attaquer, d’en finir ; il lui indiquait les moyens. Il ne parvenait pas à dissiper la torpeur du vieil officier. Heureusement, Gingen se décida à tenter devant les Français l’assaut de la place. Il enleva facilement le rempart et la ville ; il remit au lendemain l’escalade de la citadelle ; le gouverneur fit entrer pendant la nuit les troupes de d’Autheuil. Les Anglais, ignorant l’entrée des Français dans la citadelle, l’attaquèrent au matin.