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même temps qu’elle s’intéresse comme elle le doit à la liberté de Mousafer-Singue, s’oblige à ne le soutenir jamais en quelque façon que ce soit contre le seigneur Naser-Singue. Au contraire, ce service, que nous regardons comme rendu à nous-mêmes, nous met dans le cas de lui offrir nos forces pour le soutenir envers et contre tous… Les Anglais pourraient prendre le parti de se retirer. Aussitôt que vous en aurez connaissance, il convient que vous fassiez offre à Naser-Singue, de ma part, de lui fournir le double et le triple des soldats que les Anglais lui ont amené, s’il juge en avoir besoin pour son retour jusqu’aux Gâths. Je crois que cette offre lui fera plaisir, car on assure que les Mahrattes viennent à grandes journées, ce qui l’inquiète fort. Vous sentez bien que l’offre de nos troupes ne pourra s’effectuer que lorsqu’on sera convenu des articles principaux, qui sont la délivrance de Mousafer-Singue, ses terres rendues, et la nababie d’Arcate à lui ou à Chanda-Saïb. »

Il leur enjoignit d’insister fortement sur ces faits, que si Mousafer-Singue disparaissait, sa famille ne s’éteindrait pas en même temps ; que les deux enfants mâles du prince vaincu étaient à Pondichéry ; que la France les considérait comme ses fils à elle, et n’hésiterait point à bouleverser l’Inde pour les remettre en possession de leurs principautés. Il recommanda à ses plénipotentiaires d’annoncer comme imminente l’ouverture des hostilités et de se répandre en discours attristés sur les malheurs qui allaient fondre sur le Carnate et le Dékan, livrés aux furies d’une guerre dont on ne pouvait que trop prédire la longue durée. Il leur prescrivit enfin de nouer des