assez forte. Cope a aussi vigoureusement poussé à la roue. Ainsi deux sujets qui en Europe seraient tout au plus lieutenants ont l’audace de déclarer la guerre au roi de France. La chose est risible. » Point de forteresse pour arrêter la multitude qui s’avançait comme un tourbillon ; aucune barrière. À Pondichéry, deux mille Français et les troupes démoralisées de Chanda-Saïd, dont le nombre ne dépassait pas sept ou huit mille hommes. Allait-on revoir un nouveau siège ? Tout le monde jugeait notre établissement perdu. Dupleix seul garda le sang-froid.
À ses yeux, la question se posait ainsi : les Anglais allaient tout faire pour décider Naser-Singue à entreprendre l’attaque de Pondichéry. Naser-Singue hésiterait, tâtonnerait, ne se déciderait que lorsqu’il aurait la certitude qu’il n’y avait plus personne pour défendre ces remparts dont la solidité avait triomphé des efforts de Boscawen. Tant qu’un canon tonnerait sur un bastion, tant qu’une escouade française tiendrait la campagne, notre prestige resterait intact, et Naser-Singue se maintiendrait en dehors de notre ligne de feu, se contentant de ravager le Carnate, en cherchant à nous affamer.
Il n’y avait donc qu’un parti à prendre, jeter en avant de Pondichéry toutes nos forces disponibles. Ainsi, on en imposait à l’ennemi, on l’arrêtait, on le contraignait à prendre position, on empêchait toute attaque, et l’on était libre d’accepter ou de refuser le combat. On gagnait enfin du temps. Dès lors, il y avait des chances pour voir cette immense armée se fondre et se dissoudre. Dupleix comptait achever par