de Sufder-Ali, l’ancien nabab du Carnate. Chanda-Saïb « informait Dupleix de tout ce qui lui était arrivé depuis qu’il avait été fait prisonnier à Trichinapaly ; il lui disait comment il était parvenu à s’entendre avec les principaux chefs mahrattes ; il lui annonçait enfin sa prochaine arrivée dans le Carnate à la tête d’une armée suffisante pour entrer en lutte avec les forces du Nizam » . Presque au même moment, Dupleix apprit la mort du soubab du Dékan, Nizam el Molouck, qui déshéritait son fils aîné Naser-Singue, dont la vie entière s’était passée à conspirer contre l’autorité paternelle, et désignait son petit-fils, Mousafer-Singue, pour lui succéder dans la soubabie du Dékan et dans les droits de suzeraineté sur le Carnate. Mousafer-Singue était un prince faible, sans qualités militaires, indolent et emporté ; il était condamné à n’être jamais qu’une pompeuse marionnette dans les mains des politiques. Toute l’attention de Dupleix se trouva dès lors concentrée sur les manœuvres de Chanda-Saïb et sur les intrigues fomentées dans le Dékan.
Naser-Singue refusa de reconnaître la validité d’un testament dont l’effet était de le déposséder d’États qu’il considérait comme siens. Il leva une armée nombreuse et força bientôt Mousafer-Singue à s’enfuir à Adony, qui, avec Rachpour, constituait l’apanage du petit-fils du Nizam. L’héritier légitime du Dékan, sans argent et sans troupes, se désespérait et craignait de se voir chasser de son dernier refuge, quand il reçut la visite de Chanda-Saïb, qui avait compris toute l’importance d’une entente avec le successeur désigné du soubab dont le nom avait retenti dans l’Inde entière. Chanda--