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Dupleix restait inébranlable devant ce revers de la fortune ; son unique souci, c’était de rassurer les troupes et d’improviser des ouvrages entre le corps de place et les forts abandonnés. La lenteur et l’incapacité de Boscawen lui donnèrent quelques jours. Le général anglais ne songea à traverser la rivière d’Ariancoupan que le 7 septembre. Il ne savait pas où prononcer l’attaque, et perdit deux jours encore à tâter les barricades de son adversaire. Il établit enfin son camp sur le coteau proche du village d’Oulgaré, sur le front ouest-nord de la ville, pendant que ses navires faisaient pleuvoir les bombes au-dessus de l’enceinte. Après quelques hésitations, il se décida à battre en brèche le bastion Saint-Joseph. C’était un point mal choisi. Le marais qui s’étend à cet endroit constituait un obstacle presque infranchissable aux cheminements vers le rempart.

Boscawen, ignorant en matière de siège, crut trouver dans cette boue une protection contre les sorties françaises. Il se mettait en réalité dans une très-mauvaise situation ; il ne pouvait faire ses dernières approches dans un terrain sans cesse envahi par l’eau, et se trouvait contraint d’établir les batteries sur des positions vues de presque tout le front ouest de la forteresse, et par cela même exposées aux coups de face et aux feux d’enfilade. Il aurait dû prononcer son attaque plus au nord[1], au point où la fortification, redescendant en ligne droite vers la mer, formait un angle dépourvu de feux. Il fit ouvrir la tranchée le 11 septembre.

  1. Le terrain de Pondichéry est de formation crétacée.