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se diriger vers le palais où, après avoir déposé le maître, l’escorte des serviteurs et des suivants demeure à flâner jusqu’à la fin de l’audience. Alors, avec la même dignité silencieuse, les ministres sont ramenés en hâte à travers la foule des gens étrangement coiffés et vêtus, qui daignent à peine remarquer le passage des augustes personnages.

Les fonctionnaires sont d’une élégante supériorité dans leurs manières et dans leur tenue. La distinction du costume des différentes classes se témoigne par la différence de leur prix. Le costume d’un noble coûte plusieurs centaines de dollars. Il est fait du plus fin linon de soie qui est tissé sur les métiers du pays. Il est extrêmement cher, de tissu très délicat et de couleur crème. Il est ample et enveloppe la personne de manière à suggérer un peignoir de bain. Il est retenu par deux larges boutons d’ambre posés bien en apparence sur le côté droit de la poitrine. Une ceinture en soie faite d’un cordon mauve enserre le corps sous les aisselles. Le costume d’une seule personne peut se composer d’une série de ces vêtements en linon de soie crème ou blanche, immaculée, avec un vêtement de dessus en linon de soie bleue. Le mouvement d’un grand nombre de gens vêtus de cette manière fait l’effet du frou-frou des feuilles dans une forêt remuée par la brise.

Le costume des gens d’un rang moins élevé n’est pas moins frappant par sa propreté immaculée. Il ne coûte que quelques dollars. Il est fait de divers genres du tissu appelé grass-cloth ou de simple calicot fort. Il est d’abord lavé, puis battu avec de gros bâtons sur des pierres et enfin, après avoir été séché, à nouveau battu sur un billot jusqu’à ce qu’il ait acquis du poli et du brillant. C’est là l’unique occupation des femmes des