Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/42

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

hérons d’une blancheur de neige se tiennent sur les écueils. Des cormorans, des oiseaux plongeurs et des canards peuplent les récifs et s’élèvent en troupes avec un grand vacarme lorsqu’on envahit leurs retraites. Dans les eaux profondes, les poissons pullulent ; en passant d’un groupe d’îles à un autre, le long de la côte, on voit des troupes de baleines, lançant en l’air des colonnes d’eau ou bien dormant à la surface.

La côte de Corée est parsemée de noms de navigateurs étrangers, qui, dans les siècles passés, tentèrent de visiter la terre de la Splendeur du Matin. Sauf de rares exceptions, ces visiteurs furent chassés. Quelques-uns furent faits prisonniers et torturés ; beaucoup reçurent l’ordre de partir immédiatement ; peu furent admis. Pas un ne fut invité à faire un séjour quelconque sur cette terre nouvelle, ou ne reçut la permission de visiter ses merveilles et ses curiosités. En dehors des Japonais, ceux qui parvinrent à franchir la muraille d’isolement, si soigneusement élevée autour du pays et si rigoureusement maintenue, furent généralement escortés à l’intérieur comme prisonniers, victimes inconscientes de quelque heureux stratagème. La façon dont ils furent traités est révélée par les noms curieux dont ces pionniers de la navigation ont étiqueté les caps et les promontoires, les îles et les récifs qu’ils eurent la chance de relever ou dont ils furent assez heureux pour éviter les dangers. Beaucoup de ces noms ont cessé d’exister. Le temps écoulé les a fait effacer par les hydrographes européens des cartes représentant les terres et les mers où leurs auteurs avaient couru de tels risques. En beaucoup d’endroits de la côte, pourtant, spécialement à l’ouest, le long des rivages de la province de Chyung-chyong, ces noms d’origine se sont conservés. Ils constituent aujourd’hui