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cloche, les moines psalmodiaient leurs chants funèbres, que ponctuait le marteau de bois du supérieur heurtant la cloche dé cuivre.

Le concert était assourdissant, et jamais je n’ai eu le malheur d’assister à une aussi effroyable cacophonie. À la fin des exercices sur les cymbales, que l’exécutant frappait l’une contre l’autre en arrondissant beaucoup les bras, et qu’ensuite il jetait en l’air, pour les ressaisir et les entre-choquer de nouveau, comme font les indigènes sud-africains avec leur lance et leur bouclier, l’officiant retourna vers le collègue qui devait le remplacer. Ayant rempli pour l’instant ses fonctions, il se tint à l’écart, riant et causant avec ses compagnons d’une voix qui couvrait les chants des autres prêtres. Ensuite, essoufflé par les efforts qu’il venait de faire, il se mit à s’éventer avec la plus parfaite indifférence. Enfin, il examina attentivement le bord de son vêtement pour y chercher des poux ; le succès ayant couronné sa recherche, il retourna s’asseoir par terre et joignit sa voix à celle des ; autres.

Après que les sacrifices et les prières devant le maître-autel et les autels de droite et de gauche furent terminés, dès tables couvertes de pommes, de dattes, de noix, de gâteaux et d’encens furent disposées, avec les autres plats de riz, de gâteaux, d’encens et de pain, devant un petit autel placé en avant du rideau. Le riz fut pilé dans un vase ; les moines riaient et causaient dans le temple pendant le cours du sacrifice. Les deux femmes s’approchèrent de l’autel et se prosternèrent trois fois ; ensuite elles touchèrent chaque plat avec le doigt, s’inclinèrent de nouveau et regagnèrent leur coin. Au même moment, trois prêtresse détachant du groupe qui se tenait près des portes de l’édifice, vinrent s’asseoir au centre du temple sur