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travers deux champs de riz, jusqu’à ce que les difficultés du terrain m’eussent contraint de m’arrêter. Je remarquai dans la suite que les conducteurs avaient grand soin de panser le dos des chevaux à nos différentes haltes, et d’empêcher que les bâts ne frottassent sur les blessures, incités à ces attentions, je n’en doute pas, par la leçon indirecte que je leur avais donnée, à l’occasion de l’incident du chien.

Le caractère des indigènes qui doivent accompagner l’expédition, est une affaire très importante pour le bien-être du voyageur. Le propriétaire de l’hôtel de la Gare, à Séoul, m’avait procuré un excellent domestique. Peu de temps après qu’il fut entré à mon service, un missionnaire américain, qui le recherchait depuis quelque temps, le suborna. Il me quitta la veille de ma deuxième excursion. À l’est de Suez, un se joue rarement un pareil tour entre Européens, avec les domestiques indigènes ; c’est là une des quelques lois non écrites de l’Orient, et elle est observée partout. Je portai l’affaire à la connaissance du Dr Allen, le ministre américain, mais le missionnaire garda son domestique. Dans ces expéditions, des domestiques, des conducteurs et un porteur sont nécessaires ; il est sage d’avoir un conducteur pour chaque cheval. Les Coréens ont l’habitude de confier trois chevaux à deux hommes ; mais je préfère ma méthode. Les Européens ont besoin d’un domestique particulier, qui prendra soin des effets personnels de son maître et servira à table. Un interprète, connaissant le chinois et une langue européenne, l’allemand, le français ou l’anglais, est très précieux. Il est plus prudent dans tous les cas de ne pas prendre de convertis. Un porteur rend des services et soulage un peu les bêtes de somme ; il porte l’appareil photographique, les bidons à eau, et les petits impe-