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se procurer des poneys, des domestiques et des interprètes, Il est bon d’examiner soi-même les poneys de bât destinés au transport des bagages. Les Coréens traitent leurs animaux d’une manière honteuse et les missionnaires ne font aucun effort pour améliorer le sort de ces malheureuses bêtes. Par suite de la négligence avec laquelle les poneys sont traités, les pauvres petits animaux souffrent d’écorchures sur le dos, telles que je n’en ai vu nulle part d’aussi larges et d’aussi affreuses. Si on pouvait enseigner aux Coréens les rudiments du dressage et une méthode plus humaine de charger leurs selles dures, de même qu’une certaine connaissance pratique de l’art vétérinaire, le sort du pauvre petit poney de la capitale serait fort adouci. Le spectacle des genoux couronnés, des cous à vif, des dos saignants et des pieds déchirés que présentent ces pauvres animaux lorsqu’ils défilent d’un pas alerte dans les rues de Séoul, est révoltant. Les missionnaires américains se vantent tellement de leurs bonnes actions, qu’il paraît étrange de les voir négliger un mal aussi criant que celui-là. Il n’y a, je présume, aucun honneur à récolter, en allégeant les souffrances d’un simple et misérable poney coréen.

Un grand nombre des poneys de bât de la Corée viennent de Quelpart. Ils sont de très petite taille, à peine un peu plus grands que la race de Shetland et généralement plus petits que ceux du pays de Galles. Ce sont ordinairement des étalons, très portés à se battre entre eux et à se donner des coups de pied, et connus pour leur caractère farouche. Leur sauvagerie est aggravée par l’irritation quotidienne que leur cause le frottement du bât aux durs contours sur les blessures enflammées de leur dos. Ils accomplissent des marches plus longues et se contentent de moins de nourriture que tous leurs