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nement français, en ce qui concerne les missionnaires et les affaires de missions en des pays dont on peut tirer profit par suite de leurs avantages géographiques ou industriels.

Le pays était, depuis des siècles, sans doctrine religieuse acceptée. Le bouddhisme, qui existait depuis mille ans avant que la dynastie actuelle montât sur le trône, était tombé en défaveur ; les doctrines de Confucius ne satisfaisaient pas complètement les hautes classes, et le shamanisme n’était en honneur que parmi la masse primitive. Le moment paraissait propice à l’introduction d’une philosophie plus pratique, et à mesure que l’évangile chrétien se répandait, l’opposition rencontrée par la grande doctrine humanitaire diminuait. La tolérance à l’égard des nombreuses confessions occidentales est aujourd’hui générale, et les Coréens trouvent dans l’adoption du christianisme un moyen commode d’échapper aux exactions des fonctionnaires.

Pourtant les progrès du christianisme s’accompagnent parfois d’effusion de sang et de malheurs. En dehors de cet obstacle à la propagation de la foi chrétienne en Corée, il est permis de se demander si les méthodes employées par les diverses catégories de missionnaires sont empreintes de cet esprit de charité qui devrait marquer leur enseignement. Sans mettre en doute la valeur individuelle des nombreux missionnaires qui pourvoient aux besoins spirituels des Coréens, je crois qu’il serait difficile d’affirmer que les principes d’abnégation dont témoignent la vie des prêtres catholiques et celle des missionnaires de l’Église anglicane, se trouvent également manifestés par l’existence confortable que mènent les représentants bien payés des Sociétés américaines de missions. Les prêtres français vivent dans