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Pu-ti-chong, à 3.700 pieds d’altitude, qui nécessite un petit détour à partir de Chang-an-sa ; après avoir serpenté à travers plusieurs kilomètres de forêts, il aboutit directement à un sentier qui mène aux portes du monastère. Tous les chemins partent de Chang-an-sa et ceux qui désirent voir les monastères situés sur le versant oriental doivent nécessairement franchir les montagnes. Le voyage dans l’une ou l’autre direction peut être accompli en huit heures ; les difficultés qu’offre le lit du torrent de Chang-an-sa rendent la route impraticable pour les chevaux. Les poneys légèrement chargés peuvent franchir la passe de Pu-ti-chong. Il est utile de jouer des coolies coréens, au prix d’un dollar coréen pour chaque homme.

Les temples de Yu-chom-sa ressemblent beaucoup à ceux de Chang-an-sa. Ils sont toutefois plus nombreux et plus richement dotés. Devant les marches du temple principal est une petite pagode de granit, dont les proportions élégantes apportent un élément de dignité à la cour spacieuse autour de laquelle sont situés les principaux temples du monastère. L’autel de ce temple est orné d’une étrange pièce de bois sculpté. Sur les racines d’un arbre retourné on voit, assises ou debout, cinquante-trois petites figures de Bouddha. Les moines racontent au sujet de cette sculpture étrange une légende très ancienne. Il y a bien des siècles, cinquante-trois prêtres qui étaient venus de l’Inde en Corée pour apporter les préceptes de Bouddha sur cette terre antique, s’assirent auprès d’un puits à l’ombre d’un arbre. Trois dragons surgirent aussitôt des profondeurs du puits et attaquèrent les moines, en appelant à leur aide le dragon du vent qui déracina l’arbre. Au cours de la lutte, les prêtres parvinrent à placer une image de Bouddha sur chacune