Page:Hamilton - En Corée, esquisse historique.djvu/294

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de maintes choses auxquelles ils consacrent tant d’heures monotones de leurs vies, tout cela n’est-il pas de peu de poids dans la balance, lorsqu’on y oppose leur profonde humanité, leur bonté envers tout ce qui respire, leur charité envers les vieillards et les misérables, leur excessive humilité, leur merveilleuse patience, la douceur et la simplicité extrême de leur vie, la nature humanitaire de leurs occupations ?

Le monastère de Yu-chom n’est que paix et quiétude. Il est situé, loin de tout contact avec le monde extérieur, dans une vallée profonde et boisée des montagnes de l’est. Il demeure enfermé en lui-même, et toute son existence est enveloppée dans les mystères de cette foi au service de laquelle il est consacré. Il n’y a là aucun torrent qui gronde, tel que celui qui fait entendre son fracas de tonnerre dans la gorge de Chang-an-sa ; seul un léger murmure s’entend, venant de la source qui jaillit d’entre les rochers, parmi les taillis épais. L’aspect du monastère est solennel et il exerce sur la vie quotidienne des moines, réunis dans ses murs, une influence qui les porte à l’ascétisme le plus rigoureux. Il règne dans toute la communauté cette atmosphère de repos et de solitude qui offre tant de réconfort aux âmes en détresse.

La plus imposante des trente-quatre retraites bouddhistes des montagnes de Diamant est celle de Yu chom-sa. On peut y arriver par le côté ouest de Keum-kang-san en gravissant le chemin rocheux de la gorge de Chang-an-sa et en traversant la crête par la passe de An-man-chai, à 4.215 pieds d’altitude. On descend par un rude et pittoresque sentier à travers des bois épais jusqu’au groupe de temples situé sur la face orientale de la chaîne. Il y a un autre chemin plus facile, par la passe de