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divers postes de « bûcherons », et dans ce but ils établirent une ligne télégraphique de Wi-ju à Yong-an-po. Les Coréens coupèrent immédiatement les fils ; là-dessus, les Russes commencèrent à poser un câble sous-marin, partant de Yong-an-po, contournant la côte et remontant le Yalu jusqu’à An-tung, pour remplacer la ligne projetée de Yong-an-po à la Mandchourie par terre. Comme les travaux relatifs au câble étaient importants et qu’ils avaient besoin, en même temps que la colonie à Yong-an-po, d’être protégés, la Russie proposa d’amener trois cents soldats dans la place. À cette époque, vers la fin d’août, la colonie de Yong-an-po se composait de soixante maisons avec une population civile russe de soixante-dix personnes. Cependant le ministre japonais à Séoul, M. Hayashi, avait reçu à ce moment-là le texte du contrat projeté entre le gouvernement coréen et la Compagnie russe de bois de construction. Le 25 août, il envoya un ultimatum au gouvernement coréen. Le même jour, le ministre russe vint au ministère des Affaires étrangères et insista pour que la location à bail de Yong-an-po fût accordée. En dépit de cette requête pressante, le ministre déclara la chose impossible. Le 27, le ministre russe revint au ministère des Affaires étrangères à midi et y resta jusqu’à sept heures du soir, mais le ministre était malade et ne put le recevoir. M. Pavloff déclara alors qu’il n’avait plus rien à faire avec le ministre et qu’il s’adresserait directement à l’empereur. Dans son ultimatum, M. Hayashi déclarait que si le gouvernement coréen signait un tel contrat avec la Russie, le Japon envisagerait un tel acte comme une violation directe du traité entre elle et la Corée. Dans ce cas, le Japon estimerait que les relations diplomatiques entre les deux pays étaient rompues, et il agirait au mieux de ses intérêts.