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mandchouriennes. C’est donc la crainte d’une descente des Russes en Corée qui a excité le Japon et qui engendrera la crise entre les deux pays. Des arrangements particuliers et des ouvertures secrètes ont préparé la voie au dénouement, qui depuis longtemps est visible. En s’efforçant d’obtenir le port de Ma-san-po pour les besoins de son escadre du Pacifique, la Russie indiquait qu’elle ne dissimulerait plus longtemps ses intentions sur la Corée. Ma-san-po est devenu depuis un port ouvert. Le gouvernement japonais avait aussitôt formulé ses objections à l’égard du projet russe, et en même temps le gouvernement coréen était menacé de représailles immédiates. Mais bien avant la convention de Ma-san-po, conclue entre la Russie et le gouvernement coréen en 1900, ce port admirable avait déjà attiré l’attention des colons japonais et chinois. C’est par la force même des circonstances que l’endroit est devenu un port ouvert ; car les autorités locales s’étaient montrées sans force contre l’invasion des étrangers et l’établissement d’une zone étrangère autour du port. Il est remarquable que M. Pavloff, l’habile ministre russe à Séoul, ait réussi à conclure un accord, si on tient compte de la panique qui s’était emparée du gouvernement impérial à la suite des intimidations japonaises. La convention secrète entre la Russie et la Corée, passée en 1900, préservait l’indépendance du port, et, loin de le céder à la Russie, stipulait qu’aucun terrain du port de Ma-san-po ou des environs ne pourrait être concédé à perpétuité ni vendu à une puissance étrangère quelconque. Les mêmes conditions s’appliquaient à l’île de Keu-chai, située en face du port. Cet échec de l’ambitieuse politique russe était dû naturellement à l’action énergique du Japon, et rendait peu sûre la situation de la Russie à Ma-san-po. Le Japon,