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PREFACE La Convention de Philadelphie venait de terminer sa tâche difficile ; elle avait voté définitivement, le 17 septembre 1787, la Constitution qui a donné aux Etats-Unis plus d’un siècle de prospérité et de force toujours accrue. Mais il fallait que cette Constitution fût ratifiée par les Conventions particulières des différents Etats. Elle était vivement attaquée des côtés les plus divers ; et, pour qu’elle fût acceptée, il fallait provoquer dans les esprits un grand élan de sagesse et de confiance. Si elle eût été soumise au suffrage populaire tel qu’il fonctionne aujourd’hui, au jugement des meilleurs observateurs, elle eût été repoussée : « Si la décision, dit M. Bryce, eût été laissée à ce qu’on appelle aujourd’hui « la voix du peuple », c’est-à-dire à la masse des citoyens de tout un pays marchant au scrutin, la voix du peuple se serait probablement prononcée contre la Constitution (1) ». L’heure était çolennelle, et le devoir de tout patriote éclairé était de prêcher la bonne parole dans son Etat particulier, d’écrire, s’il le pouvait, et de faire entrer dans les intelligences la conviction féconde ou la résignation nécessaire. C’est ce que firent trois ci-