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'20 DANGERS RÉSULTANT DES P’ORCES

11 est trop vmi, quelque honte qui puisse en re- jaillir sur la nature humaine, que les nations sont dis- posées à faire la guerre, lorsqu’elles espèrent gagner quelque chose. Bien plus, les monarques absolus la font souvent sans profit pour leurs peuples, uni- quement pour des motifs et des buts égoïstes, la soif de la gloire militaire, le désir de venger des affronts personnels, l’ambition, ou des plans secrets pour la grandeur de leur famille ou de leurs partisans ; ces motifs, et une infinité d’autres qui n’agissent que sur l’esprit du souverain, les engagent souvent dans des guerres qui ne sont légitimes ni par la justice, ni par les vœux, ni par l’intérêt de leurs peuples. Mais indépendamment de ces motifs de guerre qui remportent plus souvent dans les Monarchies abso- lues, et qui méritent bien notre attention, il en est d’autres qui intéressent les nations aussi bien que les rois. A l’examen, on trouvera qu’elles tien- nent à notre situation relative et aux circonstances.

Nous sommes en rivalité avec la France et l’An- gleterre pour la pêche ; nous pouvons fournir leurs marchés à moins de frais qu’eux-mêmes, malgré leurs efforts pour l’empêcher par des primes données à leurs propres pêcheurs, ou par des droits sur le poisson étranger.

Nous sommes eu rivalité avec eux et avec plu- sieurs autres nations de l’Europe^ pour la navigation et le commerce de transport, et ce serait une erreur d’imaginer qu’ils verront avec plaisir la prospérité des nôtres. Comme notre commerce de transport ne peut s’accroître qu’aux dépens du leur, leur intérêt et leur politique seront non pas de le favoriser, mais de le restreindre.

Dans le commerce de la Chine et des Indes, nous sommes en concurrence avec plus d’une nation ; nous partageons aujourd’hui les avantages qu’elles