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introduction générale

vention actuelle la mérite par des titres plus puissants encore ; on sait qu’elle compte parmi ses membres plusieurs des plus distingués de ceux du Congrès de 1774, qui, justement célèbres par leur patriotisme et leurs talents, vieillis dans l’étude de la politique, y ont apporté, avec de vastes connaissances, une longue expérience des affaires. C’est une chose digne d’attention, que non seulement le premier Congrès, mais tous ceux qui l’ont suivi, aussi bien que la dernière Convention, se sont accordés avec le peuple pour penser que la prospérité de l’Amérique dépend de son Union. C’est pour la maintenir et la perpétuer qu’on a assemblé cette Convention, et tel est aussi l’objet du plan que la Convention a proposé. À quels titres, par quels motifs quelques hommes cherchent-ils donc aujourd’hui à déprécier l’importance de l’Union ? Pourquoi nous suggère-t-on que trois ou quatre Confédérations seraient plus avantageuses qu’une seule ? Je suis intimement convaincu que le peuple a toujours eu une opinion sage à cet égard, et que son attachement pour la cause de l’Union repose sur des raisons fortes et puissantes, que je m’efforcerai de développer dans les articles suivants.

Ceux qui proposent l’idée de substituer des confédérations particulières au plan de la Convention semblent clairement prévoir que l’Union serait exposée au plus grand danger par le rejet de ce plan ; c’est ce qui arriverait sûrement, et mon désir est que tous les bons citoyens soient bien convaincus que, si jamais se produit la dissolution de l’Union, l’Amérique pourra dire avec le poète : « Adieu ! Adieu pour jamais ! toute ma grandeur ! »

Publius.