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MODE d’ÉLECTION DU PRESIDENT 569

bera aux mains d’un homme qui ne serait pas pourvu, à un degré éminent, des qualités requises. L’art qui suffit aux basses intrigues, et les petites manoeuvres qui donnent quelque popularité, peuvent suffire pour élever un homme aux premiers honneurs dans un Etat particulier. Mais il faut d’autres talents et une autre espèce de mérite pour lui concilier l’estime et la confiance de l’Union tout entière ou d’une partie assez considérable de l’Union pour en faire un candidat heureux aux fonctions délicates de Président des Etats-Unis. Il n’est donc pas trop fort de dire qu’il y aura toujours des chances de voir cette fonction remplie par des caractères éminents par leur capacité et leur vertu. Et, sous ce rapport au moins, la Constitution méritera les éloges de ceux qui connaissent l’influence nécessaire que doit nécessairement avoir, dans tout gouvernement, le pouvoir exécutif sur sa bonne ou sur sa mauvaise administration. Sans doute, nous ne pouvons adopter l’hérésie politique du poète qui dit : « Laissez les insensés disputer sur les formes de gouvernement, Le mieux administré est le meilleur ». Toutefois, nous pouvons affirmer en toute confiance, que la véritable preuve de la bonté d’un gouvernement, c’est son aptitude et sa tendance à produire une bonne administration - Le Vice-Président doit être choisi de la même manière que le Président ; avec cette différence que le Sénat fera, pour le Vice-Président, ce que fait la Chambre des Représentants pour le Président. On a critiqué comme superflue, sinon comme malfaisante, la nomination d’un personnage extraordinaire, comme Vice-Président ; on a allégué qu’il au- rait été préférable de faire choisir par le Sénat un