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112 INSUFFISANCE DE LA CONFÉDÉRATION ACTUELLE

de l’Amérique considérés individaellement. Il en résalte que, quoiqu’on théorie leurs décisions sur ces objets soient des lois constitutionnellement oJDligatoires pour les membres de l’Union, elles ne sont, en fait, que de simples recommandations que les Etats peuvent observer ou négliger à leur gré.

Un exemple frappant de la bizarrerie de l’esprit humain, c’est qu’après les avertissements que nous avons reçus de l’expérience à cet égard, il se trouve encore des hommes qui reprochent à la nouvelle Constitution de s’écarter d’un principe qui a été re- connu comme le vice radical de l’ancienne Gonsti- lution et qui est essentiellement incompatible avec l'idée de gouvernement ; d’un principe, enfin, qui, s’il était admis, substituerait la force violente et sanguinaire des armes à la paisible autorité des ma- gistrats.

11 n’y a rien d’absurde ni d’impraticable dans l’idée d’une ligue ou d’une alliance entre des nations in- dépendantes, pour des objets exactement fixés dans un traité qui détermine tous les détails de temps, de lieu, de circonstances, de quantités ; qui ne laissent rien à la discrétion des parties pour l’avenir et s’en remettent à leur bonne foi pour son exécution. Des conventions de ce genre existent entre toutes les nations civilisées ; elles sont sujettes aux vicissitudes ordinaires de la paix et de la guerre, d’observation et d’infidélité, suivant les intérêts ouïes passions des puissances contractantes. Vers le commencement du présent siècle, l’Europe fut saisie d’une fureur épidémique pour cette espèce de traités, dont les hommes politiques du temps attendaient avec con- viction des avantages qui ne se réalisèrent jamais. Dans le dessein d’établir l’équilibre des pouvoirs et la paix dans cette partie du monde, toutes les ressources de la diplomatie furent épuisées ; de triples et de