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76 UTILITÉ DE l’union CONTRE LES FACTIONS

et leurs vertus rendent supérieurs aux préjugés lo- caux et aux plans de l'injustice ? On ne peut discon- venir que la représentation de l'Union ne soit la mieux en mesure de réunir ces qualités. Consiste-t-il dans la sécurité plus sérieuse qu’une plus grande va- riété de partis apporte contre la possibilité de voir un parti opprimer le reste de la société par la supérioirité du nombre ? Au même degré, la multitude de partis différents qui se trouvent dans l'Union, doit accroî- tre encore la sécurité à cet égard. L’avantage con- siste-t-il enfin dans les plus grands obstacles opposés au concert et à l’accomplissement des secrets désirs d’une majorité injuste et intéressée ? Ici encore, l’étendue de l’Union assure l’avantage le plus palpable. L’influence des chefs factieux peut allumer la discorde dans leurs Etats particuliers, elle ne pourra amener un incendie général dans les autres Etats ; une secte religieuse peut dégénérer en une faction politique dans une partie de la Confédération ; mais la variété des sectes répandues sur sa surface totale, met les Conseils de la nation à l’abri de tout danger à cet égard ; la fureur pour l’établissement du papier monnaie, pour l’abolition des dettes, pour le partage égal des propriétés, ou pour tout autre projet absurde ou désastreux, s’emparera plus diffi- cilement du corps entier de l’Union, que de l’un de ses membres particuliers ; de même qu’une maladie de ce genre peut infecter un Comté ou un District, plus aisément que la totalité d’un Etat.

Ainsi, l’étendue et la sage structure de l’Union, nous offrent, contre les maux qui affectent ordinai- rement un gouvernement républicain, un remède républicain. Aussi, plus le nom de Républicain nous inspire de satisfaction et d’orgueil, et plus nous de- vons avec zèle entretenir l’esprit et conserver le titre de Fédéralistes. • Publius.