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74 UTILITÉ DE l’union tion des meilleurs défenseurs du bien public. La question est décidée nettement en faveur de la dernière solution par deux considérations frappantes. En premier lieu, il faut remarquer que, quelque peu étendue que soit la République, les représentants doivent atteindre un certain nombre pour être à l’abri des intrigues de quelques individus, et que, quelqu’étendue que puisse être la République,les représentants ne doivent pas dépasser un certain nombre, pour éviter la confusion inséparable de la multitude. Dès lors, le nombre des représentants, dans les deux cas, n’étant pas proportionnel au nombre des constituants, mais étant proportionnellement plus grand dans les petites Républiques, il en résulte que si les talents et les vertus sont distribués également dans les grandes et dans les petites Républiques, les premières présenteront un plus grand choix et, par suite, plus de chances pour un bon choix. En second lieu, comme chaque représentant sera choisi par un plus grand nombre de citoyens dans une grande République que dans une petite, il sera plus difficile à des candidats sans mérite d’employer avec succès les manœuvres coupables qui influent trop souvent sur les élections ; les suffrages du peuple étant plus libres tomberont plus vraisemblablement sur des hommes d’un mérite reconnu et d’un caractère généralement estimé. Il faut avouer qu’ici, comme dans bien d’autres circonstances, il est un milieu dont on ne peut s’écarter sans tomber dans des inconvénients. Si vous augmentez trop le nombre des électeurs, les représentants qu’ils nommeront seront trop peu au courant des circonstances locales et des intérêts secondaires. Si vous le diminuez à l’excès, ils en seront trop occupés et deviendront incapables de reconnaître l’inté