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origine. Cette cause existerait parmi nous dans toute sa force. Une vaste étendue de terrains, dont la possession n'est encore attribuée à personne, se trouve comprise dans les frontières des États-Unis. Plusieurs d'entre eux ont formé à cet égard des prétentions contraires, et sur lesquelles on n'a pas encore prononcé, et la dissolution de l'Union ferait naître une foule de prétentions semblables. On sait que les États ont eu déjà des discussions sérieuses et animées sur la propriété de quelques terres qui n'avaient pas été concédées au temps de la Révolution et qui étaient connues généralement sous le nom de terres de la Couronne (Crown lands). Les États dans les limites desquels, sous le gouvernement colonial, elles se trouvaient renfermées, les réclamaient comme leur propriété ; les autres prétendaient que les droits de la Couronne sur ces biens devaient être dévolus à l'Union ; spécialement pour toute cette partie du territoire de l'Ouest qui, soit par une possession actuelle, soit par la soumission des Indiens propriétaires, avait été soumise à la juridiction du roi de Grande-Bretagne, jusqu'au jour où il l'eut abandonnée par le traité de paix. C'est, en tout cas, disait-on, une acquisition faite au profit de la Confédération par un traité avec une puissance étrangère. Ce fut la sage politique du Congrès d'avoir apaisé cette controverse, en obtenant des États particuliers de faire cession aux États-Unis, pour l'avantage commun, des terres contestées. Il s'est assez bien acquitté de cette tâche pour nous donner la certitude, si l'Union subsiste, de voir terminé le différend définitivement et à l'amiable. Sa dissolution ferait revivre la dispute et en ferait naître une foule d'autres sur le même sujet, pour le moment, une grande partie du territoire inhabité de l'Ouest est, par cession, sinon en vertu d'un droit antérieur, la propriété