sorte que la réalité qu’il paraît posséder indépendamment de celui-ci et, à cet égard, absolument, est pourtant encore une réalité toute relative en elle-même, une réalité qui n’est autre que celle du premier rapport. — L’autre difficulté est que si la relation, si la composition va à l’infini, les rapports ne peuvent pas se constituer et que pourtant il est contraire au principe de relativité que nous devions trouver, au fond des rapports, des choses non relatives, des absolus. La réponse est plus clairement donnée peut-être dans la première édition du Premier Essai (p. 50-51) que dans la seconde (I, p. 69). Elle consiste en ceci que l’analyse ne va pas à l’infini et que pourtant elle ne nous conduit pas à des absolus, parce que la composition est circulaire. Elle l’est d’une double manière. D’une part l’analyse aboutit dans certains cas à des synthèses premières qui ont pour éléments des couples de corrélatifs : multiple et un, partie et tout, simple et composé par exemple. Il n’y a point là d’absolu, puisque l’un des éléments de la synthèse renvoie à l’autre et réciproquement. D’autre part les synthèses premières sont relatives entre elles d’une façon réciproque : par exemple, dirons-nous en employant des indications données plus d’une fois par M. Renouvier en dehors du passage de la Logique qui nous occupe, le nombre se rapporte à la relation et inversement la relation se rapporte au nombre, enveloppe un élément numérique ; la conscience se rapporte à toutes les autres relations, car celles-ci sont ses composants et, en retour, toutes les relations se rapportent à la conscience, car elles ne sont pas sans elle.
Voilà sur la relativité et la relation la pensée expresse ou la plus expresse de M. Renouvier. Mais il reste encore, semble-t-il, des éclaircissements et des précisions à demander. On peut estimer en effet premièrement qu’il y a deux conceptions possibles et très différentes du relativisme et qu’il y a lieu de chercher si M. Renouvier a opté entre elles et pour laquelle. On peut estimer ensuite que la définition de la relation par M. Renouvier n’est pas suffisamment précise. Occupons-nous d’abord du premier point. Il est certain qu’il y a dans tout rapport quelque chose d’indéterminé et d’arbitraire, savoir quel terme il faut prendre pour point de départ : cela est même trop clair puisqu’un rap-