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Preuve par l’application du principe du nombre aux représentés

Passons maintenant de la réalisation des phénomènes représentatifs à celle des représentés. L’argumentation phénoméniste va conclure que les prétendues choses en soi correspondant aux phénomènes représentés ne peuvent exister qu’en se confondant avec les phénomènes représentés et en étant comme eux pour un représentatif. Mais ce qui importe le plus c’est le principe sur lequel s’appuie toute l’argumentation. Dans le prélude de ce principe on retrouve l’idée générale que les phénomènes supposent certaines relations des uns avec les autres. Ce n’est là toutefois qu’un premier point de départ et l’intérêt se concentre de préférence sur ce qui vient après. Les représentés, nous dit donc M. Renouvier, impliquent toujours entre eux des relations. Mais dans certains cas il se rencontre une relation d’un caractère spécial. Elle est telle que si le phénomène représenté dont il s’agit est érigé en chose en soi, l’existence de cette chose entraîne celle de plusieurs autres choses en soi. Or cela posé, ou bien ces choses composent un tout ou elles n’en composent pas un. Est-il admissible qu’elles n’en composent pas un ? Non, sans doute. Nous partons en effet de la représentation et nous cherchons si des représentés, des phénomènes satisfaisant aux exigences de la représentation peuvent être érigés tels quels en choses en soi ; nous ne cherchons pas la chose en soi dans quelque chose qui ne serait pas conforme aux représentés, dans quelque chose qui différerait d’eux en nature. Or la représentation demande que des phénomènes de même ordre sous un certain rapport puissent toujours, sous ledit rapport, être considérés conjointement aussi bien que séparément, et par suite il en faut dire autant des choses en soi. Dans l’espèce, nous considérons certains phénomènes et par suite certaines choses sous l’aspect ou rapport de l’existence, et nous disons par conséquent que les choses en soi dont il s’agit sont susceptibles d’être considérées conjointement ou comme un ensemble ou comme un tout. Mais qu’est-ce