Page:Hamelin - Le Système d’Aristote.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sur Andronicus, Tyrannion et Apellicon. — Nous savons les noms des huit premiers successeurs d’Aristote : Théophraste, Straton, Lycon, Ariston de Céos, Critolaüs, Diodore de Tyr, Eurymneus. Nous ignorons quels furent le neuvième et le dixième. Andronicus fut le onzième[1]. Comme le περὶ παθῶν, petit recueil de définitions quasi stoïciennes, n’est plus attribué à Andronicus, non plus que la paraphrase de l’Éthique à Nicomaque qu’on a rendue à Héliodore[2], les renseignements que nous possédons sur lui sont plutôt rares et confus. Peut-être est-il permis de croire que, à la différence de Critolaüs par exemple, il avait enseigné que l’âme n’est ni corporelle, ni située dans un lieu, ni divisible : ce qui donnerait à penser qu’il avait retrouvé le sens de la notion aristotélicienne de la forme[3]. En dehors de cela, nous ne connaissons plus que des noms d’ouvrages et quelques détails de son travail d’éditeur. Il avait écrit un De divisione, que Porphyre avait jugé digne d’être reproduit intégralement dans son commentaire du Sophiste de Platon[4]. Simplicius le cite comme ayant commenté les Catégories, et des références du même Simplicius peuvent faire penser qu’Andronicus avait écrit un commentaire de la Physique[5]. Quant à son travail d’éditeur, dont il avait rendu compte dans un livre spécial, il est certain qu’il a fait époque[6].

  1. Zeller, p. 806 sqq., 901 sqq., 922-934 et III 1⁴, 642, 5. Pour le rang d’Andronicus dans la diadochie des Scolarques, cf. Élias (ps.-David) 1, 13, 19, Busse (Schol. 24 a, 20) et Ammonius, Hermen. 5, 28 sq., Busse.
  2. Sur le π. παθῶν et la paraphrase de l’Éthique, insérés par Mullach dans le t. III des Fragm. philos. gr., p. 570, et p. 363-569, voir Zeller III 2⁴, 644, 4 (deuxième partie de la note). Sur Héliodore, voir supra, p. 50, n. 2.
  3. Mullach, ibid., p. 298, n. 33 et Zeller, 646, 1. Ce dernier, il est vrai, n’interprète pas les témoignages dans le même sens ; ceux-ci du reste s’accordent mal entre eux. Sur la conception de l’âme chez Critolaüs, voir Zeller II 2³, 929, 2.
  4. Témoignage de Boèce, De divisione, début (Migne, Patr. lat., 64, II, col. 875) ; cf. Mullach, ibid.
  5. Categ. 26, 17 ; 30, 3 (cf. 139, 32), Kalbfleisch, éd. et Phys., 440, 44 ; 450, 46 ; 924, 20, Diels. Cf. Mullach, ibid.
  6. Voir le texte d’Aulu-Gelle, cité n. suiv., et peut-être une allusion