Page:Hamelin - Le Système d’Aristote.djvu/63

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nius[1]. Parmi les écrits συνταγματικά, nous dit Élias, les uns sont αὐτοπρόσωπα, c’est-à-dire qu’Aristote y parle seul, s’adressant au lecteur : aussi ces écrits portent-ils encore la qualification d’ἀκροαματικά ; les autres sont des dialogues et reçoivent la qualification d’exotériques : διαλογικὰ ἃ καὶ ἐξωτερικὰ λέγονται. Les ouvrages acroamatiques, tels que la φυσικὴ ἀκρόασις sont écrits pour les lecteurs aptes à la philosophie, les ouvrages exotériques pour ceux qui n’y sont pas aptes. Aussi, dans les écrits acroamatiques, Aristote emploie-t-il des démonstrations nécessaires et, dans les écrits exotériques, procède-t-il par des raisons simplement propres à persuader (διὰ πιθανῶν εἰκότως). — Simplicius dit, dans son commentaire sur la Physique : ἐξωτερικὰ δέ ἐστι τὰ κοινὰ καὶ δι’ ἐνδόξων περαινόμενα, ἀλλὰ μὴ ἀποδεικτικὰ μηδὲ ἀκροαματικά[2]. Ailleurs il dit, en précisant moins, que les ἐξωτερικά étaient destinés à la foule et il les identifie avec les ἐγκύκλια[3]. — D’après Élias (pseudo-David), Alexandre opposait aux ἀκροαματικά les διαλογικά, sans qu’on nous dise positivement qu’il identifiait les διαλογικά avec les ἐξωτερικά. Élias ajoute que les dialogues différaient des écrits acroamatiques par le fond même des opinions, touchant l’immortalité notamment. Si on croit avec Zeller que le commentateur a mal compris, il

  1. Zeller, p. 117, n. 2 et 118, n. 1 (cf. III 2⁴, 344, 1). Cf. Élias (David) Cat. 113, 17-117, 14, Busse, et, pour la question particulière de la distinction entre les écrits acroamatiques et les exotériques, 114, 15 (Schol. 24 a, 18 ; b, 10). Le commentaire d’Ammonius sur l’Hermêneia, cité par Élias 114, 9 (Schol. 24 b, 5), a été publié par Busse (Comm. gr., IV, 5), ainsi que celui sur les Catégories (IV, 4), lequel, à vrai dire, n’est qu’une rédaction d’élève d’après les leçons du maître (cf. la préf. de Musse, p. V) : c’est donc l’œuvre d’un Pseudo-Ammonius. On y trouve, 3, 20-5, 30, la même classification des écrits d’Aristote que chez Élias (le ps. David), mais moins développée.
  2. P. 695, 34 (cf. 8, 16), Diels. De même Philopon, Phys. 705, 22, éd. Vitelli.
  3. De Caelo (référence indiquée p. 50, n. 1). De ce dernier passage il faut encore rapprocher celui où Philopon, dans son De anima (145, 22, éd. M. Hayduck, Comm. gr. XV), dit que les dialogues sont au nombre des ἐξωτερικά, et que les ἐξωτερικά sont ainsi appelés parce qu’ils ne sont pas écrits πρὸς τοῦς γνησίους ἀκροατάς. Cf. Zeller, p. 115, n. 4.