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eux qui ont disparu ou qui sont apocryphes. — Aristote avait annoncé en plusieurs endroits (Bonitz, Ind. 104 a, 47) un περὶ νόσου καὶ ὑγιείας. Mais, bien qu’un auteur arabe ait parlé d’un écrit intitulé De sanitate et morbo, il ne semble pas qu’Aristote ait tenu sa promesse, car Alexandre[1] n’a pas connaissance de ce traité. — Il semble au contraire qu’on trouve chez lui non seulement promis, mais indiqué comme écrit déjà, un περὶ τροφῆς (Bonitz, Ind. 104 b, 16). — Le Περὶ πνεύματος qui fait partie de notre collection aristotélique n’est pas authentique ; car il fait entre les veines et les artères une distinction qu’Aristote ne connaissait pas (Bonitz, Ind. 109 a, 22). Comme d’ailleurs il est cité par le Περὶ ζῴων κινήσεως (Bonitz, 103 a, 42), il appartient aux premières générations péripatéticiennes. — Nous possédons dans les œuvres un fragment d’un Περὶ ἀκουστῶν. Il ne cite pas Aristote et n’est pas non plus cité par lui. Zeller en trouve l’exposition trop traînante pour être de la main d’Aristote, et il le rapporte aux premiers temps de l’École. Ce n’est pas, comme on l’a cru, un morceau distrait de notre Περὶ αἰσθήσεως ; car celui-ci déclare (ch. 4, déb.) que son plan ne comporte pas une étude détaillée du ton et de la voix, et les renvois du De generatione animalium (Bonitz, Ind. 100 b, 40) ne réclament pas sur ce sujet plus que ne donne notre texte actuel du Περὶ αἰσθήσεως (ib.). — Passons aux autres Parva naturalia de notre collection. Le Περὶ αἰσθήσεως καὶ αἰσθητῶν est promis par les Météorologiques, peut-être aussi par le De anima, cité par les traités Sur les parties et Sur la génération des animaux, par le De memoria et le De somno (Bonitz, Ind. 103 a, 8). Notre texte n’est pas mutilé ; car les renvois du De generatione animalium (V, 2, 781 a, 20) et du De partibus animalium (II, 10, 656 a, 27), s’ils s’appliquent mal au De Sensu proprement dit, portent convenablement sur d’autres des Parva naturalia, et Aristote a pu désigner ces petits traités sous le titre de π. αἰσθήσεως, parce qu’ils sont comme des dépendances de ce premier traité lequel contient dans son premier chapitre une introduction commune à eux tous.

  1. Dans son commentaire du De Sensu, 6, 19, éd. Wendland (Comm. gr., III, 1).