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Le traité De la génération et de la corruption finit sur une grande idée essentiellement aristotélicienne, qui se retrouve aussi très souvent dans les ouvrages de biologie et qui est faite pour leur servir de couronnement naturel : les êtres terrestres, inanimés ou animés, sont sujets à la génération et à la corruption. Tous les individus naissent et meurent. Cependant ces êtres qui passent ne laissent pas d’imiter à leur façon l’éternité des choses du ciel. Les choses et les phénomènes du domaine inorganique forment des cycles, dont celui de la pluie et des nuages fournit excellemment le type, et ces cycles sont éternels. De même, parmi les êtres animés, chaque plante et chaque animal meurent ; mais ils produisent un autre être pareil à eux et ainsi, par la perpétuité de l’espèce, ils participent eux aussi à l’éternité[1].


  1. De gen. et corr. II, 11, et surtout à partir de 338 b, 1 : εἰ γὰρ τὸ κύκλῳ κινούμενον ἀεί τι κινεῖ, ἀνάγκη καὶ τούτων κύκλῳ εἶναι τὴν κίνησιν, οἷον τῆς ἄνω φορᾶς οὔσης κύκλῳ ὁ ἥλιος ὡδί, ἐπεὶ δ’ <οὕτος>, αἱ ὧραι διὰ τοῦτο κύκλῳ γίνονται καὶ ἀνακάμπτουσιν, τούτων δ’ οὕτω γινομένων πάλιν τὰ ὑπὸ τούτων. τί οὖν δή ποτε τὰ μὲν οὕτω φαίνεται, οἷον ὕδατα καὶ ἀὴρ κύκλῳ γινόμενα, καὶ εἰ μὲν νέφος ἔσται, δεῖ ὗσαι, καὶ εἰ ὕσει γε, δεῖ καὶ νέφος εἶναι, ἄνθρωποι δὲ καὶ ζῷα οὐκ ἀνακάμπτουσιν εἰς αὑτοὺς, ὥστε πάλιν γίνεσθαι τὸν αὐτόν… εἰς εὐθὺ δὲ ἔοικεν εἶναι αὕτη ἡ γένεσις. Qu’elle comporte ou non la réversibilité, la continuité de la génération ne peut être d’ailleurs que spécifique et non individuelle ou numérique dans les choses dont la nature est périssable. De an. II, 4, 415 a, 26 : φυσικώτατον γὰρ τῶν ἔργων τοῖς ζῶσιν… τὸ ποιῆσαι ἕτερον οἷον αὐτό, ζῷον μὲν ζῷον, φυτὸν δὲ φυτόν, ἵνα τοῦ ἀεὶ καὶ τοῦ θείου μετέχωσιν ᾗ δύνανται· πάντα γὰρ ἐκείνου ὀρέγεται, καὶ ἐκείνου ἕνεκα πράττει ὅσα πράττει κατὰ φύσιν. De gen. anim. II, 1, 731 b, 24-732 a, 1. Cf. Zeller, p. 511, n. 2.