Page:Hamelin - Le Système d’Aristote.djvu/34

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fables[1]. — Il n’y a rien à dire des extraits ou analyses de divers ouvrages de Platon dont les titres sont rassemblés par Zeller[2]. Quant aux Divisions platoniciennes que mentionne le catalogue des Arabes (no 59), sans doute il ne faut pas prétendre les retrouver dans l’opuscule que Rose a tiré d’un manuscrit de la bibliothèque de Saint-Marc[3] ; mais Zeller ne paraît nullement fondé à nier qu’il ait jamais existé, de la main d’Aristote, des διαιρέσεις platoniciennes, et à prononcer qu’il n’a jamais existé que des διαιρέσεις aristotéliciennes. Nous penserons plutôt que nos Arabes signalent sans erreur un ouvrage authentique ; car Aristote critique quelque part (De part. anim. I, 2, 642 b, 10), comme contraires aux affinités des êtres naturels, certaines γεγραμμέναι διαιρέσεις qui ne peuvent être les siennes, d’autant qu’il s’agit de dichotomies, qui sont donc de Platon et qu’on ne peut identifier avec celles du Sophiste (220 b)[4]. — Mais les deux ouvrages les plus importants de cette époque et de ce groupe sont le Περὶ τἀγαθοῦ et le Περὶ ἰδεῶν. Le Π. τἀγαθοῦ a été perdu de bonne heure : on a contesté à tort qu’Alexandre l’ait eu en mains ; mais, après lui, les commentateurs ne le citent plus d’original. C’était comme un compte-rendu des leçons de Platon[5]. — Le Περὶ ἰδεῶν est une exposition et une critique de la théorie des Idées. Le fait qu’il se présente, non comme une partie d’un ouvrage dogmatique, mais comme un livre de polémique visant spécialement un auteur déterminé, donne à penser qu’il peut bien appartenir à la fin de la période de jeunesse. Syrianus[6] cite sans doute le Π. ἰδεῶν de seconde main,

  1. Zeller, p. 66, n. 1.
  2. P. 65, n. 4.
  3. P. 66, n. 2.
  4. Quoi qu’en pense O. Apell, ad loc., dans son édition du Sophiste (1897, refonte de l’édition de Stallbaum). Voir Zeller, p. 66, n. 2, p. 78, n. 4 et II 1⁴, 437, 3.
  5. Zeller, p. 64, n. 1 et 2. Voir l’index des loci aristotelici dans l’éd. du commentaire de la Métaphysique par Hayduck (Comment. gr., I) [Alexandre d’Aphrodisias, vers 200 ap. J.-C.].
  6. Dans son commentaire de la Métaphysique, publié par Usener dans le t. V de l’édition de Berlin et par G. Kroll dans la collection