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c’est celui-ci probablement qui est l’auteur du catalogue. Il faut remarquer que l’évaluation à mille livres des œuvres d’Aristote est celle même d’Andronicus. Telle que les deux auteurs arabes nous la donnent, la liste de Ptolémée ne contient plus que cinq cent cinquante livres environ pour les quatre-vingt-douze ouvrages cités[1]. Peut-être, de l’identité primitive des chiffres et de la citation du nom d’Andronicus, pourrait-on induire avec quelque vraisemblance que le catalogue incomplet qui nous est parvenu par l’intermédiaire de ces auteurs arabes est, au fond, un reste du catalogue même d’Andronicus.

Quoi qu’il en soit, et même dans l’hypothèse la plus favorable, il faut avouer que nos catalogues, même celui de Ptolémée, ne peuvent pas nous être d’une grande utilité. Celle qu’on attendrait d’eux, ce serait d’établir l’authenticité des ouvrages qu’ils indiquent. Évidemment ils ne sauraient nous la fournir. La question d’authenticité ne peut être résolue que par un examen de chacun des ouvrages. Force est donc de les parcourir tous. Nous commencerons par les ouvrages non scientifiques, et, puisque nous n’aurons pas à revenir sur ces ouvrages si ce n’est d’une façon tout accidentelle, nous profiterons de la revue que nous allons entreprendre pour faire connaissance avec eux, du moins avec les plus caractéristiques d’entre eux.

Il ne semble pas qu’Aristote ait écrit un grand nombre de vers. Diogène (no 145) et Hésychius (no 138) mentionnent deux poèmes dont on ne sait pas si ce sont ceux dont les fragments nous sont parvenus. Ces fragments paraissent authentiques. L’Hymne à la vertu est d’une assez belle allure. Mais ce n’est ni du lyrisme de génie, ni de la poésie philosophique comme celle de Cléanthe[2].

Le catalogue arabe (no 90) nous dit qu’Andronicus a connu vingt livres de Lettres ou peut-être seulement vingt lettres. D’autre part (no 87), on nous parle de huit livres de Lettres, réunies par un certain Artémon. Ces lettres étaient célébrées comme des modèles. Il semble bien qu’il ne nous en reste

  1. Zeller, p. 54, n. 2 et p. 55.
  2. Zeller, p. 56, n. 1.