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négative, que ce soit la nécessaire qui soit l’affirmative ou que ce soit la contingente, on a des syllogismes en fElAptOn-fErIO. Par la conversion de la mineure, qui procure la réduction à la 1re  figure, la mineure est inévitablement particularisée. C’est pour cela que la conclusion est particulière dans la 1re  figure, et c’est parce que la conclusion est particulière dans la 1re  figure, qu’elle ne saurait aussi être que particulière dans la 3e . — Lorsque la nécessaire négative est mineure, il n’y a pas de conclusion. En effet, d’une part, des deux prémisses suivantes : Il est possible que tout cheval dorme ; Or il est nécessaire que nul cheval ne soit homme endormi, la vérité voudrait que l’on conclût : Il est nécessaire que tout homme endormi dorme. D’autre part, de ces deux autres prémisses : Il est possible que tout cheval dorme ; Or il est nécessaire que nul cheval ne soit homme éveillé, la vérité voudrait que l’on conclût : Il est nécessaire que nul homme éveillé ne dorme. Or ces deux conclusions, exigées par la vérité, excluent la conclusion que les règles demanderaient, savoir une conclusion contingente négative. Puisque les conclusions vraies sont nécessaires, il ne saurait y avoir place pour une conclusion contingente, et, puisque les conclusions vraies sont, l’une négative, mais l’autre affirmative, on ne saurait dire qu’une conclusion négative est de droit[1]. — Si la mineure est négative, mais contingente, les prémisses donnent la combinaison AE, inadmissible dans la 3e  figure. Mais, en transformant la mineure contingente en une affirmative, on obtient un syllogisme en dArAptI-dArII (40 a, 18-38)[2]. —

  1. Il faut, 40 a, 36-38, corriger le texte de Waitz et lire : ὕπνος-ἵππος-καθεύδων ἄνθρωπος puis ὕπνος-ἵππος-ἐγρηγορώς ἄνθρωπος (au lieu de rattacher, comme fait Waitz, καθεύδων et ἐγρηγορώς à ἵππος) ; cf. Philopon, An. pr., le lemme 235, 22 sq. et 236, 3-9, éd. Wallies (Schol. 169 a, 24). Aristote a pensé ses deux syllogismes dans la 1re  figure, et non dans la 3e  connue nous les présentons : on s’en apercevra si l’on convertit nos mineures, qui offriront alors un sens bien plus naturel. C’est parce qu’Aristote songeait à la 1re  figure, que les moyens sont, dans le texte, énoncés entre les deux autres termes.
  2. Aristote n’examine pas le cas où les deux prémisses sont négatives. Il n’y fait même pas allusion, quoi qu’en pense Waitz, ad 40 a, 33 (p. 426). Lorsque la mineure est contingente, on est évidemment ramené au cas précédent. Autrement, il n’y a pas de conclusion.