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que Α ; autrement dit, peut-être certains Β ne sont-ils pas Α. Si Γ est pris parmi ces certains Β, tout Γ aura beau être Β, Γ ne sera pas pour cela Α. S’il s’agit de propositions contingentes, on ne pourra pas dire : Il est possible que tout Γ soit Α, ni, non plus : Il est possible que nul Γ ne soit Α, parce que telle est la nature des contingentes que cette négative est simplement une autre forme de l’affirmative et qu’elle ne peut avoir de sens que si cette affirmative en a un[1] (33 a, 34-6, 17). — En somme, lorsque les prémisses sont universelles (ou plutôt lorsque la majeure est universelle), qu’il y ait d’ailleurs une affirmative dans les prémisses ou qu’elles soient négatives toutes deux, il y a syllogisme ; seulement, dans le dernier cas, le syllogisme est imparfait, puisqu’il faut, pour le rendre concluant, quelque chose de plus que les prémisses, savoir la transformation de l’une d’elles, la mineure, en une affirmative (33 b, 18-24, fin du ch. 14).

Cette règle est encore très simple. Les syllogismes de la 1re  figure dont l’une des prémisses est contingente et l’autre assertorique sont plus compliqués. Si la majeure est contingente, on a des syllogismes à conclusion contingente (comme cela a toujours lieu d’ailleurs dans les syllogismes où l’une des prémisses est assertorique et l’autre contingente), et ces syllogismes sont tous parfaits et évidents. Aristote se contente d’en donner des exemples en désignant les termes par les lettres consacrées, en faisant la majeure tour à tour affirmative et négative. — Si c’est la mineure qui est contingente, alors les syllogismes valides sont tous imparfaits, et de plus, dans ceux qui doivent

  1. Aristote, grâce à cette remarque, peut s’en tenir au cas où la mineure est affirmative. Le cas où elle est négative est plus délicat, parce que le moyen terme paraît être pris une fois universellement, d’où possibilité d’une conclusion. Et on aurait de la peine à démontrer ce qu’Aristote évidemment a ici en vue, à savoir que, même dans ce cas, dès que la majeure est particulière, il n’y a pas de conclusion, parce que véritablement il n’y a pas de moyen terme. La règle scolastique, que la mineure doit être affirmative dans la 1re  figure, se démontre par la quantité du majeur et non par celle du moyen ; voy. par ex. Logique de Port-Royal, 3e  partie, ch. 5, vers le début.