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Diogène cite ici, à propos du second point, une source spéciale ; cette source est peut-être Hermippe[1]. Toujours est-il que, selon tous les deux, Aristote était de Stagire, et le fait n’est pas douteux puisque, dans le testament, il est question de la maison paternelle de Stagire (D. L. 14). Ajoutons que Stagire, ville de la Chalcidique, était une colonie grecque et qu’on y parlait grec : on a donc tort de parler quelquefois d’Aristote comme d’un demi-grec ; c’est un pur Hellène, aussi bon Hellène que Parménide, par exemple, ou qu’Anaxagore[2]. Si, pour ce qui concerne maintenant les parents d’Aristote, Hermippe est, comme nous l’avons dit, la source de Denys et de Diogène, il témoignerait alors directement d’une fable, rapportée par l’un et par l’autre quant à l’origine de sa famille paternelle. Sa mère, nous dit-on, se nommait Phaestis ou Phaestias, son père, Nicomaque ; il était médecin et nous est donné pour un authentique Asclépiade ; Suidas lui attribue six livres de ἰατρικά et un de φυσικά[3]. La profession du père pourrait être importante par rapport à la formation de l’esprit du fils. Cependant nous savons que Nicomaque mourut de bonne heure, et, d’après le Pseudo-Ammonius, Aristote, après la mort de son père et de sa mère, aurait été élevé par un certain Proxène d’Atarnée dont le fils, nommé Nicanor, reçut plus tard du philosophe le même service et auquel il donna sa fille en mariage ; le renseignement doit être exact, car le testament (D. L. 15) règle ce mariage et mentionne même le nom de Proxène[4]. Il est par conséquent douteux que l’influence de Nicomaque sur l’esprit de son fils ait pu être bien profonde. Il n’est pas non plus sans importance, quoique d’un moindre intérêt au point de vue philosophi-

  1. Sur ce sot parfait, auteur de βίοι et d’un ouvrage en plus d’un livre περὶ Ἀριστοτέλους, voir Egger, op. cit., p. 23-29. En raison de l’époque où il vivait et de ce qu’il était élève de Callimaque, on peut admettre qu’il devait être bien renseigné, au moins sur de gros points de fait. Cf. ibid., 25-27.
  2. Zeller, p. 3, n. 2 et 3.
  3. Ibid., p. 4, n. 1.
  4. Ibid., p. 5, n. 6.