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assis », comme l’affirmation et la négation[1]. Ce dénombrement des oppositions est, chez Aristote, classique et définitif. Il y a quatre oppositions, comme il y a dix catégories. Il est vrai cependant que le chap. 10 du livre Δ de la Métaphysique mentionne deux oppositions de plus : savoir celle du point de départ et du terme de la génération et de la corruption (ἐξ ὧν καὶ, εἰς ἃ ἔσχατα αἱ γενέσεις καὶ φθοραί), puis celle d’un contraire extrême et d’un intermédiaire, par exemple du blanc et du jaune. Mais la première de ces deux sortes d’oppositions se ramène facilement à la contradiction et la seconde, à la contrariété[2].

Parcourons successivement les quatre sortes d’opposition. — Sur l’opposition des relatifs, prise en elle-même, Aristote est toujours excessivement bref, et le chapitre de cette sorte d’opposition ne prend quelque étendue que quand on y rapporte les développements, qu’Aristote consacre ailleurs à montrer que l’opposition des contraires et celle de l’habitude et de la privation ne se ramènent point à celle-là. Cette brièveté se comprend du reste, au point de vue d’Aristote. En effet un relatif n’est ce qu’il est que par son corrélatif. Tout relatif se dit de son corrélatif, ou comme étant pour son corrélatif, ou, en général, comme se référant de quelque manière que ce soit à son corrélatif. Le double est le double de la moitié ; la connaissance est la connaissance du connaissable ; le connaissable est connaissable pour la connaissance[3]. Mais, si un relatif n’est

  1. Cat. 10, 11 b, 17 : λέγεται δὲ ἕτερον ἑτέρῳ ἀντικεῖσθαι τετραχῶς, ἢ ὡς τὰ πρός τι, ἢ ὡς τὰ ἐναντία, ἢ ὡς στέρησις καὶ ἕξις, ἢ ὡς κατάφασις καὶ ἀπόφασις. ἀντίκειται δὲ ἕκαστον τῶν τοιούτων, ὡς τύπῳ εἰπεῖν, ὡς μὲν τὰ πρός τι, οἷον τὸ διπλάσιον τῷ ἡμίσει, ὡς δὲ τὰ ἐναντία, οἷον τὸ κακὸν τῷ ἀγαθῷ, ὡς δὲ κατὰ στέρησιν καὶ ἕξιν, οἷον τυφλότης καὶ ὄψις, ὡς δὲ κατάφασις καὶ ἀπόφασις οἷον κάθηται — οὐ κάθηται.
  2. Cf. Bonitz, Métaph. II, ad loc., p. 247 ; et plus haut : « … tot esse genera [sc. oppositionum] tamquam certum et exploratum ponit pariter ac causarum vel categoriarum numerum »
  3. Cat. 10, 11 b, 24 : ὅσα μὲν οὖν ὡς τὰ πρός τι ἀντίκειται, αὐτὰ ἅπερ ἐστὶ τῶν ἀντικειμένων λέγεται ἢ ὁπωσοῦν ἄλλως πρὸς αὐτά, οἷον τὸ διπλάσιον, αὐτὸ ὅπερ ἐστίν διπλάσιον λέγεται· τινὸς γὰρ διπλάσιου. καὶ ἡ ἐπιστήμη δὲ τῷ ἐπιστητῷ ὡς τὰ πρός τι ἀντίκειται, καὶ λέγεταί γε ἡ ἐπιστήμη αὐτὸ ὅπερ ἐστὶ τοῦ ἐπιστητοῦ. καὶ τὸ ἐπιστητὸν δὲ αὐτὸ ὅπερ ἐστὶ