Page:Hallays - Le Pèlerinage de Port-Royal, 1909.djvu/346

Cette page n’a pas encore été corrigée
274
LE PÈLERINAGE DE PORT-ROYAL

buisson, ce fut sur elle que s’arrêta le choix de la Mère Angélique.

La vie de la Mère Marie des Anges Suireau fut écrite par une religieuse de Port-Royal, la sœur Eustoquie de Brégy, sur des mémoires que lui avait fournis une religieuse de Maubuisson, la Sœur de Sainte-Candide : celle-ci, à la demande de la Mère Angélique, s’était faite l’historiographe du monastère sous le gouvernement de la Mère Marie des Anges. Son récit a été revisé, contrôlé et publié par Nicole (neveu de la Mère Marie des Anges) sous ce titre : Vie de la Mère Marie des Anges Suireau et sa conduite pendant quelle a été abbesse de Maubuisson, dans les grandes persécutions que les Pères de V Ordre de Citeaux lui ont faites vingt-deux ans durant. C’est en même temps une chronique de la réforme et un portrait de l’abbesse, c’est aussi le tableau le plus minutieux et le plus vivant de l’intérieur d’un couvent de femmes sous le règne de Louis XIII. Il faut sans doute quelque bonne volonté pour aborder la lecture de cet ouvrage de plus de six cents pages, bourré d’histoires édifiantes, dont les unes sont admirables, et les autres d’une décevante puérilité, écrit à la hâte et sans souci des redites, à la diable, serait-on tenté de dire, s’il ne s’agissait d’un livre de dévotion. M. Nicole s’était chargé d’y mettre de l’ordre et du