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BEAUMARCHAIS.

talez et Cie, ce qui était méconnaître les intentions très claires de Vergennes et le texte même des reçus donnés par Beaumarchais…. Bref, ce ne fut qu’en 1835 que la famille de Beaumarchais reçut 800 000 francs, à titre de transaction, sur une créance qui, en 1793, avait été fixée par le délégué du congrès à 2 280 000 francs !

Tandis que, trafiquant et guerroyant, il travaillait à l’indépendance des États-Unis, Beaumarchais conduisait vingt affaires. Il ne lui suffisait point d’être armateur et négociant, voici maintenant le plaideur et l’auteur dramatique, l’industriel et le financier.

Ayant obtenu sa réhabilitation en 1776, il poursuivit son procès contre le comte de la Blache, fit casser l’arrêt du Parlement de Paris : la cause fut renvoyée devant le Parlement d’Aix. En 1778, il se rendit en Provence. La renommée que lui avaient méritée ses mémoires contre Goëzman, la protection déclarée de Maurepas et de Vergennes, l’importance des affaires politiques auxquelles il était alors mêlé, tout augmentait son assurance et son audace. Ses nouveaux mémoires divertirent Aix et Paris, convainquirent les magistrats, et, à vrai dire, si l’on relit aujourd’hui les pièces du procès, il semble que la cause ne pouvait être perdue. La ville d’Aix, peu favorable d’abord à Beaumarchais, se retourna en sa faveur. Le soir où fut rendu l’arrêt qui condamnait La Blache à 12 000 livres de dom-