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BEAUMARCHAIS.

Mais, lorsqu’il fut rentré en France, on lui offrit un diamant et il l’accepta.

De retour à Paris, Beaumarchais obtint que la Comédie-Française reprît les répétitions du Barbier de Séville. Il avait composé cette pièce en 1772. C’était d’abord un opéra-comique. Présenté sous cette forme à la Comédie-Italienne, il y avait été refusé, l’acteur Clairval, autrefois apprenti barbier, ne voulant pas jouer le rôle de Figaro. Transformé en comédie, il avait été reçu avec acclamation à la Comédie-Française. Mais les répétitions se trouvèrent brusquement suspendues au moment où l’auteur fut enfermé au For-l’Évêque. L’année suivante, de nouveau on annonça le Barbier, et l’affiche de la première représentation était déjà posée à la porte du théâtre, lorsque survint un ordre de police interdisant la pièce : on était alors en pleine affaire Goëzman et le bruit circulait que la comédie contenait de vives attaques contre les magistrats. Ce ne fut que le 23 février 1775 que Figaro parut enfin sur la scène.

Le Barbier de Séville tomba à plat. « La pièce, dit La Harpe, a paru un peu farce, les longueurs ont ennuyé, les mauvaises plaisanteries ont dégoûté, les mauvaises mœurs ont révolté. » Beaumarchais fit comme pour Eugénie. Le lendemain, il supprima des longueurs, abrégea des tirades, effaça des plaisanteries, resserra l’action de la comédie et sup-