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BEAUMARCHAIS.

cière et commerciale : nous n’avons pas le dessein d’en débrouiller tous les fils.

Des motifs divers conduisaient Beaumarchais en Espagne : il avait une mission secrète de Duverney pour suivre quelques grandes affaires ; il allait tenter le recouvrement de quelques factures impayées, car le père Caron, dans le temps où il était horloger, avait des clients jusqu’à Madrid ; enfin il se rendait au secours d’une de ses sœurs trahie par Clavijo.

Il partait avec de belles et honorables recommandations. Il était accrédité auprès de l’ambassadeur de France. Une cliente de son père, la marquise de Fuen-Clara, devait l’introduire dans la société madrilène. Enfin il emportait deux lettres de M. de Jarente, évêque d’Orléans, pour sa « très proche parente » la marquise de la Croix, femme de M. de la Croix, lieutenant général d’artillerie, au service du roi d’Espagne. Cette dernière recommandation ne fut pas pour lui la moins précieuse.

L’aventure de Beaumarchais avec Clavijo est un des épisodes les plus connus de sa vie. Lui-même en a donné le récit dans son quatrième mémoire contre Goëzman et ce récit est un chef-d’œuvre. Il n’y a point dans tout son théâtre de scène plus dramatique et mieux conduite que sa première entrevue avec Clavijo. Lorsque Gœthe tira une tragédie du mémoire, il ne put ici que transcrire le