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BEAUMARCHAIS.

qu’on le chargeait d’acheter. Mais, tout en jouant de la harpe pour se rendre favorables les « anges bienfaisants », il n’avait pas négligé certains protecteurs, moins propres sans doute à lui faire honneur, mais mieux en état d’édifier sa fortune. Parmi ces derniers était le mari de Mme de Pompadour, Le Normand, qui s’accommodait joyeusement de sa séparation dans son château d’Étioles ou dans son magnifique hôtel de la rue du Sentier. Beaumarchais était de ses amis et de ses commensaux : lorsqu’on célébrait à Étioles la fête de Saint-Charles, patron de Le Normand, il se chargeait de rimer des couplets et d’improviser des parades grivoises, pastorales et poissardes.

Ce fut probablement à Étioles qu’il rencontra le financier Paris-Duverney, le troisième des quatre frères Paris ; et cette rencontre décida de la destinée de Beaumarchais.